Je l'ai adopté et j'avais le nez dedans
Un jour comme un autre sur la terre.
Un jour où j'ai fait les courses alimentaires, parce qu'il faut bien manger.
Un éclat de couleur qui me fait de l'oeil, là, juste à droite de mon champ de vision. J'avais pourtant pris soin de tourner la tête pour ne pas voir, pour ne pas être tentée.
Il était beau....
Orange fluo, avec un dessin d'enfant jaune. un dessin représentant une fille. Tu sais, quatre cheveux encadrant un sourire, des bras bâtons horizontaux, une jupe en triangle, et pas de pieds bien sûr.
Je m'approche, et je suis sure que cette explosion de couleurs va finir sa vie chez moi. Je le retourne, examine avec soin le revers, ce qui n'aura servi à rien, puisque mon coeur savait déjà que j'allais l'adopter.
J'ai donc craqué, encore!
Il est resté dans la voiture quelques jours afin que je ne sois pas tentée, ayant un de ses congénères de 780 pages à finir.
Tu l'auras compris, j'ai encore acheté un bouquin!
Pavé fini, Muchachas de Katherine Pancol a été autorisé à squatter le salon. Que dire? Cherétendre m'a parlé, mais j'avais le nez dedans. La cuisine est en foutoir, mais j'avais le nez dedans. Des amis sont passés, j'ai bien été obligée de le poser, mais il me faisait de l'oeil et j'attendais avec impatience de pouvoir reprendre les aventures de toutes ces femmes.
Muchachas c'est des destins de femmes, des femmes bien différentes les unes des autres. Des destins qui, jusqu'au dernier moment ne se croisent pas. On y retrouve des amies connues, Hortense toujours avide de pouvoir et de célébrité. Joséphine déchirée entre son amour et sa fille. Zoé, amoureuse fonceuse. Et Stella, ma préférée dans ce récit, Stella abimée par la vie, abimée par un prédateur toxique. Stella qui se cache dans des vêtements trop grands d'hommes. Stella qui fait un métier d'homme, qui lit sur les lèvres (tiens, tiens!), qui adore son fils et qui vit une passion cachée avec un homme beau comme un dieu. Stella, enfin, qui essaye de sortir sa mère de la spirale infernale des coups et des humiliations.
On y croise aussi des hommes, ils n'ont pas toujours le beau rôle dans cette histoire. Ils sont souvent lâches, toxiques, ou s'enferment dans une caverne pour ruminer leurs déceptions.
Quelques extraits:
" Zoé avait toujours été prodigue de tendresse. Elle montait au câlin sabre au clair. Elle se jetait sur sa mère, enfouissait sa tête dans son giron et déroulait des confessions sans queue ni tête."
" A quoi bon prononcer des mots pour ne rien dire? On peut escamoter des vies entières en ne prononçant pas les mots qu'il faut. Les mots qu'on retient sur le bout de la langue nous enferment, ceux qu'on énonce clairement nous rendent libres. Et forts."
J'avais adoré "Les yeux jaunes des crocodiles", "La valse lente des tortues", ou "Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi", mais je crois que j'aime encore plus "Muchachas", je l'ai dévoré encore plus vite.
Un petit bémol quand même, la fin.... Qui n'en est pas une, qui nous laisse sur notre faim. Un autre tome est prévu en Avril et le dernier en Juin. Il me faudra donc attendre 4 mois pour finir l'histoire..... En Avril, je relirai donc le premier tome puis passerai au second. Puis en Juin je recommencerai..... On pourra faire ce qu'on voudra, j'aurai le nez dedans!
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